ÉGRATIGNURES : DRÔLE ET ÉRUDIT D’UN BOUT À L’AUTRE

Après avoir superbement réussi son livre précédent « Chers Jardins » en 2019 chez le même éditeur, Patrick Masure reprend la plume chez Delachaux et Niestlé pour « Egratignures », un recueil d’anecdotes malicieuses inspirées des jardiniers et de leurs jardins. Drôle et érudit de bout en bout, ce sont sept essais piquants tour à tour pastiche littéraire, aperçus historiques et autres espiègleries destinés à amuser autant qu’instruire. Faisant cela, il « égratigne » les amateurs et les professionnels du jardin… dont il fait assurément partie.

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Avant de découvrir ses talents de plume, il peut être utile de connaître les raisons qui ont conduit Patrick Masure à l’Art des Jardins. Deux des liens en fin d’article le sont à cet effet. Son épouse et lui sont arrivés au Manoir de la Javelière en 1992 et, en 2006, ont été lauréats du Grand Prix VMF-Fondation du Patrimoine. La restauration du bâti et la création des jardins sont allées de pair. Visite possible des jardins, voir site internet : www.lajaveliere.fr

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Nouvelles lettres persanes. J’ai choisi d’évoquer ici la lettre CLXIV car elle mentionne une situation connue du plus grand nombre d’amateurs de jardins de nos régions. La voici donc ! « Je fus, hier, au Vasterival. C’est un lieu admirable. J’aimerais autant avoir fait ce jardin, si j’étais prince, que d’avoir gagné trois batailles. Je crois que c’est le lieu le plus admirable de la Terre. Une certaine princesse régnait naguère sur cet Etat fort menu, perdu dans les lointaines et pluvieuses provinces de l’Ouest. Il y a plus de plantes rares en son jardin, et des plus belles, que de citoyens dans une grande ville. Je te jure par les cent mille prophètes que je n’ai rien vu de plus accompli que le parc de cette princesse. J’entends ici que beaucoup de propriétaires de jardins se flattent de tenir de cette auguste personne l’art d’étaler la crotte de bique dans leurs carrés, ou de manier la bêche ou le râteau. Il est des plus distingué en ces assemblées de claironner ‘la princesse me disait que…’ ou ‘comme me l’a enseigné la princesse….’ . Cher Usbek, je sais ton horreur du mensonge, mais sache que si tu veux jouir de quelque considération dans l’une de ces assemblées, il te faut affirmer que tu tiens de ladite princesse, dont tu fus l’intime, l’art subtil de répandre le crottin de chameau au pied des rosiers…….. » .

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Jardiner avec la lune. Plusieurs pages sont consacrées à l’incidence supposée de la lune sur les cultures et leurs rendements. Manifestement l’auteur n’adhère pas aux théories exposées par ses promoteurs et, en particulier, à celles de Rudolf Steiner qui établit les bases d’une science nouvelle, la biodynamie. Il explique ses réticences avec force documentation. Le sujet retrouve de la légèreté lorsque Patrick Masure cite Alphonse Allais : « La lune est pleine, on ne sait pas qui l’a mise dans cet état » .

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Un jardin très « tendance » et (Fl)âneries dans les catalogues. Charles Baudelaire avait amorcé la fronde en écrivant : « Ce qu’il y a d’enivrant dans le mauvais goût, c’est le plaisir aristocratique de déplaire ». Patrick Masure s’engouffre dans la brèche en collectant quelques formules remarquées dans la presse et les catalogue du jardin. C’est ainsi qu’il s’estime orienté à faire de son jardin un coin de floralies, avec une profusion de fleurs jamais vues dans la Nature, des myriades de celles-ci en jardinières, en suspensions, ou plantées dans des brouettes. On le pousse par ailleurs à étonner ses amis avec des roses striées ou cet ail géant dont la fleur est aussi grosse que la tête du gamin qui pose à ses côtés pour en assurer la promotion. Sans oublier les plantes « incontournables » venues de contrées lointaines dont il est dit qu’elles suscitent des passions. La liste des « âneries » parait sans fin.

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Les rosiers du Grand Siècle et leur éclosion dans les livres. L’Ode à Cassandre composée par Pierre de Ronsard en 1545 semble avoir donné le départ à la littérature consacrée aux rosiers. Puis en 1694 parait le Dictionnaire de l’Académie française. Voici la définition de la rose : « Sorte de fleur odoriférante d’un beau rouge un peu pâle, et qui croît sur un arbrisseau plein de petites épines ». Après avoir été réservées à l’élite qui seule à les moyens de cultiver les plantes décoratives, le XIX° siècle devient le temps de la profusion dans le commerce des rosiers. Et en l’absence de photographies flatteuses pour promouvoir les nouveautés, l’époque n’est pas avare de vantardises. C’est ainsi qu’on voit fleurir des appellations sans doute exagérées : ‘Assemblage de beautés’, Beauté incomparable’, ‘Oeillet parfait’, ‘Toujours fleuri’, ‘Gloire de Ducher’ ou ‘Gloire des Rosomanes’. Les pages consacrées aux roses et aux rosiers sont très bien fournies puisque, rappelons-le, Patrick Masure est un expert sur le sujet.

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https://www.delachauxetniestle.com/livre/egratignures   17,90 euros
En librairie depuis le 25 mars 2021.

https://www.jardins-de-france.com/sites/default/files/public/45-inventaire_javeliere.pdf

http://www.lajaveliere.fr/comment-visiter/

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INVITATION À UNE FÊTE SONORE DANS LA FORÊT

Voici une invitation à suivre les pas de Hervé Millancourt dans la forêt. Lui même a suivi ceux de ses parents quand il était enfant lorsqu’ils le baladaient en forêt de Saint-Germain-en-Laye, puis ceux de son institutrice de CE2 qui organisait des sorties dans les bois au moment des leçons de choses. Cela lui a laissé de tels souvenirs qu’il a bâti sa vie autour d’eux et c’est ce qu’il raconte dans un livre qui sort ces jours-ci chez Larousse « Ecoutons la forêt ». Alors, si vous cédez à la tentation de l’achat (15,95 euros), ouvrez grand vos oreilles et vos yeux et vous ne résisterez plus à l’appel de la forêt.

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Au printemps, une ritournelle enjouée et répétitive accompagne votre halte pique-nique… Serait-ce un pinson ? Un peu plus loin sur le chemin, le chant qui sort d’un buisson, serait-il celui du petit troglodyte ou encore du mythique rossignol ? Au cours de vos promenades, en fonction de l’heure et des saisons, vous pourrez entendre bien d’autres oiseaux et animaux. Allez à la rencontre des grenouilles rousses qui ronronnent dès la fin de l’hiver ou du grillon des bois qui rythme l’été de ses stridulations. L’automne venu, les joutes vocales des cerfs vous laisseront d’inoubliables souvenirs. Le bien-être que l’on éprouve en se promenant en forêt est décuplé quand il est lié au plaisir de la découverte du monde. En forêt, l’écoute est la clé indispensable pour déceler la présence d’un animal, l’observer, l’aimer et au final lui donner un nom. Grâce au CD et au QR code inclus dans le livre de Hervé Millancourt, Larousse propose de découvrir 64 espèces sonores représentatives des forêts et bois français, un accès merveilleux aux chants de la Nature. Voici quelques pages tirées de l’oeuvre.

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Oiseaux chanteurs. De tous les animaux représentatifs de notre faune sonore, les oiseaux sont les plus nombreux, les plus volubiles et les plus faciles à entendre. Et si tous chantent ou crient pour les mêmes raisons et utilisent leur syrinx pour ce faire, leurs vocalisations n’ont pas les mêmes qualités musicales. Mais si le chant d’un oiseau vous semble plus mélodieux que celui d’un autre, l’essentiel n’est-t-il pas d’identifier l’espèce ou de localiser l’oiseau ?

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Observer et décrire. Pour identifier d’un coup d’oeil les oiseaux, il est utile de connaître quelques termes liés à leur morphologie. Il faut apprendre à repérer les deux ou trois détails les plus caractéristiques : en priorité les éléments colorés de la tête, des ailes, du dessus et de la queue, ainsi que la forme du bec. La silhouette, la taille et éventuellement les pattes sont encore des éléments qui ont leur importance.

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La perruche à collier. Il y a quinze ans, lorsque j’ai vu pour la première fois sur le toit au-dessus du balcon une perruche à collier, j’ai d’abord cru que ce « perroquet » vert pomme au cri strident s’était échappé d’une cage. Après quelques recherches, j’appris que cet oiseau d’origine tropicale était parfaitement capable de vivre en liberté sous nos latitudes et pouvait s’acclimater aux grandes villes et aux bois alentours. Aujourd’hui l’espèce est commune dans nos régions.

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Le loriot d’Europe. Même si le farouche loriot n’est pas très commun en forêt, gageons que vous saurez très vite reconnaitre sa voix. Et si jamais ses phrases courbes et bien flutées résonnent à vos oreilles, arrêtez-vous et prenez des jumelles. Ne laissez pas passer votre chance d’admirer le plumage couleur de nuit et de soleil de cet oiseau très élégant.

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Les rapaces. Le chapitre des rapaces présente l’épervier d’Europe, la buse variable, le hibou moyen-duc et la chouette hulotte. Le chant nocturne de cette dernière (mâle) est considéré par l’auteur comme très connu. Et même si le nombre de syllabes prononcées peut varier, la tonalité et le timbre se reconnaissent entre tous. Le cri de la femelle hulotte est également facile à reconnaître. Alors ouvrez l’oreille, surtout entre novembre et avril, la nuit mais aussi parfois le jour : « Hou » successifs, graves, vibrants.

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Cerf, chevreuil et leurs familles. Aller en forêt quelques heures avant le coucher du soleil est déjà en soi une petite aventure. Mais s’y rendre au début de l’automne pour écouter bramer les cerfs est une expérience vraiment saisissante. Les grands massifs (on mentionne souvent celui de Chambord) résonnent de sons tonitruants audibles à des centaines de mètres. Ce sont les voix des cerfs mâles qui se jaugent et se défient. Entre joutes sonores et combats, cette période de compétition intense ne laisse quasiment plus le temps aux protagonistes ni de se nourrir ni de dormir. Ainsi perdent-ils plusieurs dizaines de kilos en quelques semaines. L’enjeu est capital ! Le cerf dominant deviendra le géniteur d’une nouvelle génération.

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Ci-dessus : le renard roux. A la limite d’un bois, un renard en vadrouille s’arrête et se met à crier. Quand ses jappements aigres rompent le calme ambiant des nuits d’hiver, ils réveillent les chiens des fermes voisines qui réagissent en se mettant à aboyer à leur tour.

Ci-dessous : grenouilles et crapauds. On a souvent tendance à penser que tout ce monde amphibien émet des séries de « côa » bruyants à l’image de ces choeurs impressionnants dont sont adeptes les grenouilles vertes et les rainettes. C’est oublier que certains d’entre eux produisent des coassements variés les uns des autres. D’où l’intérêt du CD associé au livre qui sait montrer les différences.

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https://www.editions-larousse.fr/livre/ecoutons-la-foret-9782035994806   15,95 euros

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UN LIVRE DE CUISINE BIEN DANS L’AIR DU TEMPS

Tout le monde s’est déjà retrouvé avec des épluchures de légumes, des pelures de fruits, des fanes ou des pépins en regrettant d’avoir à les jeter. Par bonheur la cuisinière autodidacte Aurélie Thérond, qui milite pour une cuisine inventive et saine et qui respecte le développement durable, s’est emparée de la question. Elle propose actuellement aux Editions de La Martinière un livre à la fois très beau et étonnant qui donne de la noblesse à ce qu’on a trop souvent tendance à traiter de « déchets ». Ce réservoir de 60 recettes va renouveler votre inventivité en cuisine. Photos inspirées de Claire Curt : « L’épluchure, la fane et le trognon ».

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Voici donc après « Le jaune et le blanc » et « Le pain et le vin » , deux livres de cuisine anti-gaspillage, un nouveau titre « L’épluchure, la fane et le trognon ». Il nous révèle l’art d’agrémenter les chutes de végétaux, des noyaux à la peau, en passant par les fanes et les tiges. Une introduction pratique fait l’inventaire de toutes les richesses nutritionnelles cachées dans ces éléments, trop souvent inconnues, et donne des idées astucieuses pour leur consommation. Soixante recettes gourmandes sont ensuite réparties entre légumes et fruits. Comme pestos de peaux de courgettes, chips de peaux de carottes, huile parfumée aux tiges de fines herbes, pana cotta aux épluchures de poires et chocolat, infusion fraîche de queues de fraise, confiture d’écorces de melon et bien d’autres. Voici quelques pages reproduites et des éléments de légendes pour donner envie.

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Poêlée de pommes de terre et troncs de brocolis. C’est une opération de sauvegarde des troncs un peu gros et durs de chou brocolis, que l’on précuit avec des pommes de terre dans de l’eau bouillante pendant une dizaine de minutes. Pendant ce temps dans une poêle, on fait chauffer l’huile d’olive et dorer un gros oignon en remuant. Vient de moment d’égoutter les légumes précuits, de les passer dans la poêle et de les faire revenir environ 5 minutes. Puis on assaisonne selon son goût.

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Carrot cake aux noix et au gingembre. Si vous parvenez à récupérer 250 grammes d’épluchures de carottes, mettez-vous en quête de 60 grammes de cerneaux de noix et 40 grammes de gingembre confit. Le reste est en général dans toutes les bonnes cuisines. La recette ci-dessus est facile à suivre. Une heure de cuisson. Et laissez refroidir avant de déguster.

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Samoussas de boeuf aux légumes. Il s’agit dans ce cas de récupérer 250 grammes d’épluchures fraîches de courgettes et/ou de carottes qu’on va hacher finement au mixer. On cisèle ensuite une botte de coriandre fraîche. On donne du goût en ajoutant ail, oignon, gingembre frais. On pile des graines de cumin et de coriandre. On travaille dans une poêle les ingrédients à feu moyen pendant quelques minutes. Puis on leur incorpore 400 grammes de viande de boeuf haché cinq minutes pour cuire la viande. On finit en incorporant les épluchures hachées. Voir détails de la mise en « feuilles de brick » et cuisson finale dans le livre.

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Ecorces d’agrumes confites. C’est toujours consternant d’avoir à jeter la peau des citrons et des oranges, surtout s’ils sont bio. Alors, on les récupère, on les débarrasse des restes de pulpe et du maximum des parties blanches. Puis on détaille les écorces ainsi dégagées en filaments larges d’environ 2 mm qu’on va placer dans une petite casserole remplie d’eau froide. On porte ensuite à ébullition à feu vif. Dès que l’eau bout, on égoutte les écorces et on recommence deux fois l’opération, de manière à enlever l’amertume des écorces. Voir suite de la recette dans le livre pour en arriver à la dégustation, soit assez vite ou plusieurs semaines selon la technique suivie.

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Rhum arrangé aux pelures de mangue. Quel plaisir de faire son rhum arrangé et d’y goûter régulièrement pour apprécier ses changements de saveurs avec le temps. Si l’on prépare le plus souvent les rhums arrangés avec des morceaux de fruits entiers, on peut tout autant en réaliser avec des épluchures. Il existe d’ailleurs en Martinique une boisson à base de rhum et d’épluchures d’orange, « le shrubb » qu’on se réserve en général à Noël. La recette proposée dans le livre est à base de pelures de mangue, car il reste toujours un peu de chair qui adhère sur la peau et qui parfumera délicatement le rhum au fil du temps.

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Ci-dessus :
Panna cotta aux épluchures de poires et de chocolat.

Ci-dessous : Gelée de pommes.

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https://www.editionsdelamartiniere.fr/livres/lepluchure-la-fane-et-le-trognon-10/ 19,90 euros

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OU FAIRE SON MARCHÉ POUR TROUVER LA PLANTE IDÉALE

Le rendez-vous saisonnier de la prochaine Fête des plantes à Saint-Jean de Beauregard, au sud de Paris, vient d’être fixé. Ce sera le week-end des 28, 29 & 30 mai 2021 … si le calendrier n’est pas une fois encore bousculé pour les raisons que nous connaissons tous. Cette année, les plantes à longue floraison seront les vedettes de la manifestation. Généreuses, vaillantes et infatigables, elles offrent un décor fleuri à nos extérieurs durant de longs mois. Les petits jardins autant que les terrasses et les balcons peuvent profiter de la pérennité de ces plantes remarquables qui nous réjouissent des mois durant.

Détails sur : http://www.chateaudesaintjeandebeauregard.com/les-rendez-vous/fete-des-plantes-de-printemps

Tous les jardiniers font des rêves. La gamme de ceux-ci est vaste et varie selon les lieux et les individus : jardins qui se désherbent et s’arrosent seuls, gazon qui ne pousse pas, arbustes qui se taillent automatiquement. Une telle liste pourrait ne pas avoir de fin ! Mais un des souhaits les plus fréquents concerne les plantes aptes à fleurir l’année durant … ou presque. Ces plantes là n’existent pas, où alors pas sous nos climats. Faut-il s’en plaindre ? Nos saisons apportent des changements de décors, de formes, de couleurs. Sans aller à ces extrémités, il faut se souvenir qu’il existe des végétaux qui, sans trop d’effort, fournissent des fleurs pendant plusieurs mois. Qui aime la couleur peut les inviter ! Quelques unes, comme les chrysanthèmes, abélias, diverses sauges et bien sûr les rosiers remontants sont connus pour ces qualités. Il en reste d’autres à découvrir. C’est bien une des raisons d’être des fêtes des plantes. Ce printemps, les exposants qui vont installer leurs paniers à Saint-Jean de Beauregard ont bien en tête que le thème de l’édition c’est « La plante idéale ».

Delosperma ‘Seigne Orange’_Sempervivum

Delosperma ‘Seigne Orange’ à la Pépinière Sempervivum. Plantes grasses formant de grands tapis durablement couverts de fleurs, les Delosperma viennent d’Afrique du Sud. Jusqu’à présent, on en connaissait deux espèces seulement qui étaient un peu frileuses. De nouvelles introductions venues de haute montagne ont renouvelé la gamme de couleurs et amélioré grandement la rusticité. Le cultivar présenté ici, une sélection de la Pépinière Sempervivum, est signalé pour avoir tenu à -18°C. Un trésor pour jardinières et jardins de graviers.

Deutzia setchuenensis var

Deutzia setchuenensis corymbiflora à la Pépinière Hennebelle. Balayez les idées reçues sur les deutzias des collections anciennes dont les floraisons fugaces étaient souvent ternes. Celui-ci a la chance de porter une très généreuse floraison d’un blanc perle presque parfait. Des nuages de fleurs apparaissent fin mai de haut en bas de la plante, souvent jusqu’en octobre, sauf si l’été est sec et qu’alors il marque une pose. Hauteur inférieure à 2 mètres. Tous sols.

Diascia personata_Roche Saint Louis

Diascia personata à La Roche Saint-Louis. Les Diascias sont connus à travers des espèces généralement rampantes, ou légères, pour petits massifs, et comme plantes de rocaille et paniers suspendus. On a pu leur reprocher une certaine fragilité. Celle-ci semble être différente car plus robuste, selon de récentes observations. Hauteur 50 cm. Belles touffes denses couvertes d’un nuage de fleurs roses de mai aux gelées. Raccourcir les tiges en avril pour les forcer à se ramifier.

Epiphyllum_Fuchsia Delhommeau

La collection d’Epiphyllum des Fuchsias Delhommeau. Même ceux qui considèrent les cactus avec méfiance sont facilement séduits par les Epiphyllums. Leurs tiges plates sans épines ne sont pas envahissantes. Il est une époque lointaine où on les a beaucoup aimés. Les coloris plus vifs des nouveaux hybrides les ont remis en selle et la Maison Delhommeau a beaucoup fait pour cela. Pensez à leur offrir une terre filtrante et peu d’arrosage en hiver. A placer hors-gel à partir de novembre et au jardin le reste du temps.

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Les heurèches florifères à la Pépinière des Deux Caps. La série des heuchères (plantes vivaces) proposés par Les Deux Caps a tout pour plaire : une gamme de feuillages argentés, verts, cuivrés ou marbrés et des fleurs roses, rouges ou blanches bien dressées. On apprécie leur bonne tenue. Côté culture, pas de piège. Vie facile en terre fraiche de bonne qualité, ombre, mi-ombre et soleil. Pour rocaille, bord de chemin, dallage.

Hydrangea macrophylla 'Sandra'_Hortensias du Haut Bois

Hydrangea macrophylla ‘Sandra’ des Hortensias du Haut Bois. Très bonne rusticité, bonne résistance au soleil. Les fleurons d’abord blanc pur s’ourlent d’une ombre rosée qui gagne peu à peu toute l’inflorescence, avant de passer au rouge en arrière automne. Comme la plupart des hydrangeas, une terre humifère est requise et jamais sèche.

Polygala oppositifolia 3_Saint Méloir

Polygala oppositifolia à la pépinière de Saint-Méloir. Moins connu que son cousin d’Afrique du Sud Polygala myrtifolia, celui-là sud-américain supporte mieux le froid. Et c’est un bouquet de fleurs magenta vif à partir de juillet sur les terrasses urbaines et les jardins à sol filtrant, peu calcaire. Il faut remarquer sa pousse compacte, rarement plus d’un mètre de haut, plutôt étalé. Une promesse de bijou !

Prunus serrula ‘Ambre’_Pépinière La Grange aux Erables

Les écorces de la Grange aux érables. Nouveau venu à Saint-Jean, Sébastien Emain est déjà bien connu des amateurs d’arbres rares. Outre les érables de tous types qui ont fourni un nom à sa pépinière, il cultive une vaste gamme d’arbres et d’arbustes à écorces colorées comme Prunus (photo tronc de Prunus serrula) bouleaux, arbousiers. De quoi obtenir un spectacle à l’année allant du blanc au rose, cuivre, acajou, or, voire au brun sombre presque noir.

Viburnum tinus Lilarose® à la Pépinière Brochet-Lanvin. Les vingt dernières années ont vu apparaître diverses sélections de plus en plus rosées, jusqu’à celle-ci qui semble la plus colorée de toutes. Les boutons rouges donnent des fleurs fortement rosées. Comme tous les autres, ce laurier-tin persistant est bien rustique. Et il repart de sa souche en cas de gel sévère. Il se plait en sols autant acides que calcaires. Et sa floraison bienveillante pour les abeilles va en général de novembre à avril. Ci-dessous Edith Lanvin et sa fille il y a quelques années …

http://www.chateaudesaintjeandebeauregard.com/les-rendez-vous/fete-des-plantes-de-printemps/ les 28-29 & 30 mai

KATIA ASTAFIEFF TOUJOURS À L’AFFÛT DES PLANTES À HISTOIRE

Indéniablement Katia Astafieff aime les plantes et, par dessus, jubile de raconter à sa manière ce qu’elle en a appris par ses études, ses nombreux voyages et son travail de directrice adjointe des Jardins botaniques du Grand Nancy & de l’Université de Lorraine. Ces histoires, elle les a déjà narrées sur plusieurs livres dont « L’Aventure extraordinaire des plantes voyageuses » chez Dunod en 2018 traduit récemment en Italien. Son écriture est à la fois enjouée et sérieuse. Un botaniste peut la suivre sans crainte. Elle travaille ses sujets en profondeur et elle les fait relire avant impression par les spécialistes des sujets traités. Suivons la donc en confiance une fois de plus dans sa dernière production « Mauvaises Graines » : la surprenante histoire des plantes qui piquent, qui brûlent et qui tuent !

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Informés par quelques mises en garde, elle nous entraine dans un monde qu’on ne soupçonnait pas aussi dangereux : « Les plantes ont pour la plupart d’entre nous une image positive : elles égayent nos jardins, parfument nos intérieurs, nous nourrissent, nous soignent, nous habillent… Comment ne pas les aimer ? On oublie qu’il est aussi de terribles végétaux qui piquent, qui grattent… voire qui puent. Certains, comme les espèces envahissantes, peuvent également avoir des conséquences dramatiques pour la biodiversité ou la santé. Et les coûts pour s’en débarrasser sont parfois faramineux : tabac, berce du Caucase, cannabis, datura et quelques autres.» En voici sept accompagnées d’excellents portraits.

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Les plantes ont donc généralement une image très positive. Oui, mais… on oublie parfois que, en plus des végétaux qui piquent, qui grattent ou qui tuent, on en rencontre d’autres pas plus fréquentables comme le tabac qui provoque des cancers, le cocaïer qui rend dépendant ou même la canne à sucre qui peut nous enivrer après fermentation ! Beaucoup sont parfois canailles, fripouilles, polissonnes. D’autres produisent même des poisons mortels, comme le laurier-rose, le datura ou le colchique. L’Histoire, grande et petite, fourmille d’empoisonnements célèbres. Hannibal se serait suicidé avec de l’aconit et de la ciguë, Hamlet serait mort à cause de la jusquiame. Moins agressives, on peut évoquer les allergies causées par le feuillage de la berce du Caucase, et celles des pollens des bouleaux et ambroisies. Il reste une autre catégorie tout aussi ennuyeuse, celle des espèces exotiques envahissantes nommées « les invasives ». Deux exemples : Miconia calvescens à Tahiti qui menace la moitié des espèces endémiques de l’île. Et celui de la vigne maronne qui a des effets similaires sur l’Ile de La Réunion. Nous sommes donc loin d’une vision idyllique et naïve de la Nature à la Chateaubriand. Ainsi se déroulent les réflexions de Katia Astafieff dans ce livre plein de rebondissements.

Rafflesia arnoldii

Rafflesia arnoldii. Des plantes à l’odeur loin d’être alléchante et parfois surnommées « fleurs cadavres » ! On en trouve dans plusieurs familles botaniques comme ici avec les Rafflésiacées, les Aracées, les Apocynacées. On peut parler, au sujet de l’existence de ces différentes odeurs, de convergence évolutive. Ces familles ont en effet développé les mêmes adaptations et ont donc des caractères analogues.

Hedychium gardnerianum

Hedychium gardnerianum. Egalement appelé longose. Famille des Zingibéracées. Grandes plantes à feuillage très à l’aise dans les climats méditerranéen et océanique comme les Açores, où Katia les a rencontrés malheureusement non fleuris. C’est une sorte de gingembre à la magnifique floraison. Toutefois, si cette plante asiatique est jolie, elle a pris une place considérable dans les décors des jardins en raison de sa trop grande fertilité envahissante.

Amorphophalus titanum

AMORPHOPHALLUS TITANUM. C’est l’arum Titan, endémique de Sumatra, dont l’inflorescence qui sent particulièrement mauvais attire un gros coléoptère pollinisateur grâce à une odeur de cadavre ! Cette fleur en cornet peut atteindre 3 mètres de haut. Katia classe cet arum dans les «enquiquinants » car si vous le croisez vous ne serez pas forcément mis en appétit. Toutefois, il faut reconnaître que l’arum Titan est très rare au point d’être en voie de disparition. Lorsqu’il fleurit dans un jardin botanique, c’est l’événement. Trois jours maximum et les gens affluent pour ne pas manquer ce spectacle si haut en taille et couleur.

Arctium lappa

ARCTIUM LAPPA. La grande bardane. La photo que propose Katia pour illustrer son sujet montre à l’évidence comment les fruits de bardane s’accrochent aux vêtements et aux poils des chiens quand on se promène dans buissons et forêts. Les retirer est bien sûr travail de longue haleine. C’est l’essentiel de la peine que la bardane nous inflige. Par contre, gros avantage, c’est elle qui a donné l’idée à un ingénieur suisse, Georges de Mestral, vers 1950, de mettre au point le sytème d’attache « Velcro ». L’histoire est racontée dans ses détails.

Capsicum annuum

CAPSICUM ANNUUM. Le piment. Quelle est donc cette plante qui peut aussi bien enjoliver nos plats que nous brûler la gorge ? Réponse : le piment ou plutôt les piments. Katia raconte une émotion ultime vécue avec ce légume dans une petite cantine locale d’Inde du Sud en raison de sa violence gustative. La principale molécule responsable de la saveur piquante est appelée « capsaïcine », composé chimique qui appartient à la famille des alcaloïdes. Et si la plante synthétise cette molécule, ce n’est pas pas hasard. C’est pour la protéger de la prédation des animaux. Sauf des oiseaux qui y sont insensibles. Et qui favorisent, par leur consommation et le rejet des graines, la dissémination de l’espèce.

Ambrosia artemisifolia

AMBROSIA ARTEMISIIFOLIA. Plus connue sous son petit nom d’ambroisie, elle déclare à New-York en 1946 une rhinite si grave que le conseil municipal est contraint de lancer une campagne d’éradication. Double peine avec l’ambroisie à feuilles d’armoise. C’est une espèce américaine qui s’est multipliée au rythme de la croissance de l’agriculture industrielle et qui est arrivée en France dans le fourrage livré pendant la Première Guerre mondiale avec des chevaux destinés à l’armée française. Et en plus d’être invasive, car on la voit presque partout en Europe désormais, elle est aussi hautement allergisante. Katia dresse de cette plante herbacée annuelle un portrait redoutable que les personnes allergiques doivent connaître.

Taxus baccata

TAXUS BACCATA. La double vie de l’if vue par Katia Astafieff ! L’If est un conifère associé aux cimetières par sa sobriété, sa résistance aux maladies et la beauté de son feuillage toute l’année. Un if âgé de cent ans, c’est fréquent. Ceux de mille ans sont nombreux de par le monde. Katia « kiffe l’if » pour reprendre la conclusion des huit pages qu’elle lui consacre. Arbre de mort en raison de la dangerosité de ses feuilles et de ses graines en cas de consommation. Et aussi arbre de vie depuis une cinquantaine d’années par la découverte dans ses tissus d’une molécule, le « taxol » , possédant des vertus anti-cancéreuses. Une histoire passionnante !

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https://www.unitheque.com/mauvaises-graines/dunod/Livre/358332 Publication vers 18 mars 21 19,90 euros

Ci-dessus portait de Katia Astafieff au pied d’un Cupressus thurifera, dit aussi genévrier à encens, en région Queyras, près du village de Saint-Crépin.

POURQUOI QUITTER LA VILLE ?

Faut-il craindre de modifier le cours de sa vie ? C’est une question qu’on se pose peu en période faste, comme lors des « Trente Glorieuses ». Mais beaucoup d’événements ont modifié les comportements au cours des dix dernières années, pour des raisons économiques notamment ! Le mouvement récent des « Gilets Jaunes » est là pour nous le rappeler. Internet et les réseaux sociaux  ouvrent de nouvelles fenêtres sur le Monde. Des technologies innovantes modifient notre perception de l’avenir. Ulmer vient d’éditer le récit d’un aventurier de cette modernité qui a osé quitter Paris, où son premier emploi le retenait, pour s’engager sur un chemin bien différent !

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Quel bonheur d’avoir rencontré Brian. Mais qui est Brian ? Comme beaucoup d’entre nous, Brian n’est pas satisfait du rythme de la vie dans les grandes villes où le quotidien se résume à « boulot-métro-dodo ». Et si au moins le boulot était passionnant et permettait d’en vivre dignement ! Soudainement, en 2017, Brian Ejarque, juste trente ans, décide de changer de vie. Sa carrière scolaire ne l’a pas conduit vers un emploi passionnant et la minceur de ses revenus ne lui permet pas une vie à son goût. Brian a des idées et des capacités qu’il ne soupçonne pas encore, mais que sa volonté opiniâtre va lui permettre de découvrir. Quatre années plus tard, on le retrouve à la tête d’une petite entreprise dont il raconte la genèse dans « Oser quitter la ville » aux Editions Ulmer. On découvre aussi les aventures de Brian sur sa chaine Youtube l’ArchiPelle. C’est un vrai bonheur de suivre les péripéties de son installation dans une nouvelle vie. Voici quelques confidences et photos tirées du livre.

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BRIAN EJARQUE, toujours souriant même dans l’adversité ! Les images qui vont suivre sont des photographies des pages du livre. Elles sont sans les fioritures qu’on peut attendre de la part d’un grand éditeur. Dans ce cas, le but recherché était de montrer les réalités parfois rudes du projet.

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Mon bonheur fut à son comble lorsque je vis pour la première fois ce qui allait être mon refuge, le lieu de toutes mes expérimentations de vie autonome, mon île ! J’avais écumé les sites des petites annonces immobilières depuis des semaines quand je découvris sur l’un d’eux un terrain de 2850 m2 avec abri de jardin (en dur !) de 25m2 proposé à 30.000 euros. Je tombais littéralement amoureux du terrain : comme une sensation viscérale. Le paysage alentour, la vue dominante sur la vallée, j’avais l’impression d’être au milieu d’un océan de verdure. La maison était simple mais habitable de suite avec une mezzanine de 12,5 m2 (non comptée en loi Carrez, donc moins de surface fiscale à payer). C’était la maison de vacances d’une famille qui devait s’en séparer à contrecoeur. Elle était raccordée à l’eau chez le voisin car les deux maisons lui appartenaient, l’électricité se faisait via un groupe électrogène et l’évacuation des eaux usées coulait dans une fosse septique.

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Stocker l’eau de pluie. Comme l’été est plutôt sec dans ma région (terres du Sud-Ouest), je me suis rapidement organisé pour savoir comment enfouir une cuve à eau et collecter cette dernière via le toit de ma maison pour être autonome sur ce point. La maison disposait d’une ancienne cuve à vin en béton qui fuyait. Je me suis renseigné sur les cuves disponibles sur le marché. Deux matériaux revenaient régulièrement : le polyéthylène et le béton. Une cuve contenant de l’eau pour la consommation humaine doit être enterrée pour plusieurs raisons. Le soleil et les UV peuvent créer des algues à l’intérieur des cuves aériennes transparentes. Cela peut rendre l’eau toxique. Lorsque vous enterrez la cuve, vous profitez de la géothermie du sol qui conserve l’eau au frais tout au long de l’année.

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La production d’énergie à domicile.  Selon moi, l’éolienne est importante, mais elle doit passer bien après les panneaux photovoltaïques et un parc de batteries de bonne qualité. Tant que vous n’aurez pas un système optimal sur ces derniers, orientez votre budget vers plus de stockage ou plus de panneaux. Néanmoins, l’éolienne est pratique la nuit ou par ciel très couvert, car elle recharge vos batteries alors que les panneaux photovoltaïques ne produisent pas ou peu.

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La serre enterrée. Un walipini est une serre enterrée à plus d’ 1,50 m de profondeur pour bénéficier de la géothermie du sol. Le terme vient d’Amérique du Sud où les peuples vivant en altitude creusaient un trou dans la terre pour éviter les gelées et pouvoir produire toute l’année. A l’Archi’Pelle, nom que j’ai donné à mon nouveau domaine, en été, quand la température de la serre monte à plus de 53°C sur la partie haute, il ne fait que 25°C sur la partie basse. Idem en hiver : quand il gèle en partie haute, le sol plus chaud remonte la température et permet d’éviter les gelées.

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Les poules. J’ai toujours rêvé de pouvoir aller chercher les oeufs au poulailler. Mon ami Xavier m’a donné une cabane en bois pour enfant qu’il avait déjà transformée en poulailler mais dont il devait se séparer avant son déménagement. Voici les races de poules que je recommande : la poule rousse, la poule cou nu du Forez, la poule Marans, le poule Sussex. J’ai déposé du foin dans le poulailler pour faire litière. La première chose à savoir est de vérifier régulièrement si ce n’est pas moisi. Penser à changer régulièrement cette litière afin d’éviter la propagation des maladies. Pour une meilleure ponte, les voisins m’ont conseillé de me fournir en grain spécial poules pondeuses. C’est généralement un mélange de blé tendre, de maïs, d’avoine, de pois concassé et de graines de tournesol.

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Laisser les plantes pionnières s’installer dans un jardin. Il n’y a pas de mauvaise herbe puisque chaque plante a une utilité. Le genêt, par exemple, plante très présente dans ma région, m’a permis d’améliorer grandement la terre, alors que les propriétaires précédents le considéraient comme une espèce invasive. Je laisse le genêt produire ses gousses qui, en séchant, libèrent les graines pour les futures saisons. En poussant, le genêt permet d’ameublir le sol, ce qui m’évite un gros travail physique puisque mon terrain est une ancienne vigne. Autant dire que le sol a été tassé comme jamais.

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Qu’ai-je planté à l’Archi’Pelle ? Dans un climat comme le mien, il ne faut pas hésiter à placer les plantes potagères à l’ombre. Cela vous évitera bien des pertes et des arrosages. Pour le reste, pêchers, amandiers, cerisiers, abricotiers, mirabelliers et pruniers ne montrent aucune signe de faiblesse. Pommiers, poiriers, nashis, kakis perdent quelques feuilles pendant les grosses chaleurs. Sans gravité ! J’ai tenté beaucoup de fruits qu’on dit exotiques comme les néfliers du Japon, les passiflores. Et surtout les agrumes qui se plaisent tant ici : Pomelo paradisi, yuzu, citron Meyer, mandarinier Satsuma. On peut toujours prévoir un voile d’hivernage pour recouvrir par grand froid les sujets dont on craint la fragilité.

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http://www.editions-ulmer.fr/editions-ulmer/oser-quitter-la-ville-de-citadin-a-neo-autonomiste-comment-j-ai-composte-mon-ancienne-vie-768-cl.htm     18 euros

PLANTES PARTENAIRES POUR LA LUTTE ANTI-VIRUS

La pandémie virale que nous connaissons à l’échelle de la planète sous le nom de « COVID 19 » met en lumière toute la littérature qui tourne autour de la lutte contre les virus. Il parait donc intéressant de présenter un livre juste sorti de presse (mars 2021) aux Editions Ulmer, « La Force des plantes contre les virus ». Claudia Ritter, son autrice, est naturopathe et maîtresse de conférence sur les sujets de santé naturelle. Elle jette un pont entre les connaissances thérapeutiques traditionnelles et les résultats récents de la recherche scientifique dans le monde des plantes. Et passe en revue une vingtaine des meilleures plantes connues pour leur capacité à renforcer nos défenses immunitaires, et échapper ainsi aux virus ou en atténuer les symptômes.

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Les virus (du latin virus = poison) existaient bien avant nous. Ils ne possèdent pas de métabolisme propre, ne peuvent pas se multiplier sans une cellule hôte, ni se déplacer. Mais s’ils parviennent à entrer dans une de nos cellules, ils deviennent dangereux car ils bouleversent le bon fonctionnement de ces dernières. Quoique tous les virus ne soient pas dangereux ! Et certains d’entre eux ont même pu nous aider au cours de l’évolution de l’humanité. Leurs dimensions s’expriment en milliardièmes de millimètre, ce qui les rend invisibles aux microscopes ordinaires. Leurs portes d’entrée dans notre corps sont essentiellement les muqueuses de la bouche, du nez, de l’oeil, et les blessures cutanées. C’est ainsi qu’au fil des siècles, on les a nommé grippe intestinale, hépatite, rage, herpès, varicelle, zona, rougeole, oreillons et le désormais célèbre coronavirus ! Sur une vingtaine de pages Claudia Ritter témoigne dans un langage médical simplifié des pathologies les plus connues liées aux agressions virales. Le reste du livre met en lumière les plantes les plus faciles à cultiver chez soi, à trouver sur les marchés et comment s’en servir. En voici quelques unes.

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GINGEMBRE / ZINGIBER OFFICINALIS. Epice et remède réchauffant. Il procure une chaleur douce et prolongée car il active la circulation sanguine dans les organes et dilate les vaisseaux, ce qui est utile lors d’un refroidissement. Efficace contre les germes pathogènes des maladies de l’appareil respiratoire. Très apprécié en Asie et depuis longtemps, autant en cuisine qu’en naturopathie. Originaire des régions tropicales et subtropicales, il ne faut pas espérer pouvoir le cultiver dans son jardin. Mais on peut tenter une culture en pot, sur balcon, terrasse ou en serre. Claudia Ritter l’explique très bien et elle donne de nombreuses recettes pour sa consommation.

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RAIFORT / ARMORACIA RUSTICANA. Plutôt connu comme condiment, le raifort brûlant est aussi un remède maison polyvalent contre les douleurs et d’innombrables maladies infectieuses, virales ou bactériennes. C’est une plante vivace botaniquement proche de la moutarde et originaire des steppes russes, puis propagée dans les pays scandinaves. On en consomme la racine qui se trouve dans le commerce. On peut facilement le cultiver dans un jardin. Pour Claudia Ritter, le raifort est un remède exceptionnel pour son action préventive et curative des infections virales, rhumes, sinusites, bronchites. Dans les recettes indiquées, il est précisé que la racine doit être toujours fraîchement râpée. C’est un trésor à notre porte !

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AIL / ALLIUM SATIVUM. Nous connaissons tous cette plante à l’odeur pénétrante qui est cultivée chez nous depuis des siècles. La science a mis en évidence sa richesse en oligo-éléments : potassium, calcium, magnésium, fer, cuivre, zinc, sélénium. C’est dans l’ail cru qu’on les rencontre. A la cuisson, ils disparaissent en grande partie. Mais l’ail cru communique à l’haleine une odeur désagréable qu’on peut masquer en mâchant des tiges de persil ou des graines de cardamome. Facile à cultiver au jardin dans une terre ordinaire et plutôt au soleil avec peu d’arrosage. Son action antibactérienne et antivirale semble établie. D’où l’idée de tranche de pain complet grillé, tartinée de beurre et recouverte de lamelles d’ail et condiments comme ici sur la photo. A réserver pour le télétravail !

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MENTHE POIVRÉE /  MENTHA PIPERATA. Des différentes menthes disponibles, il faut préférer la menthe poivrée pour sa teneur élevée en menthol et son goût puissant. Elle n’existe pas à l’état sauvage. Car elle est le produit d’un croisement naturel au 17ème siècle entre deux autres espèces. Ce qui veut dire qu’on ne peut la multiplier que par boutures des tiges ou stolons qu’elle produit en quantité. Semer des graines est perte de temps car les plants qui en sortiraient seraient une régression sans menthol. A consommer sans excès en raison de certaines contre-indications largement expliquées dans le livre. Comme sont précisées toutes les bonnes actions dont elle est capable vis à vis des virus et des bactéries pathogènes.

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OLIVIER / OLEA EUROPAEA. Claudia Ritter mentionne bien sûr les qualités nutritives des olives fruits et de l’huile d’olive vierge extra. Mais elle veut surtout attirer l’attention sur les vertus médicinales des feuilles de l’olivier. On sait d’expérience en naturopathie que, au début d’une infection virale, le gargarisme (dans la cavité buccale et l’arrière-gorge) avec une infusion de feuilles d’olivier et la prise d’extraits (voir magasins diététiques) de l’arbre produisent des effets appréciables.

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SOUCI DES JARDINS / CALENDULA OFFICINALIS. Le souci des jardins a longtemps été une plante médicinale majeure cultivée dans les jardins paysans, mais aussi vendue en officine, endroit de la pharmacie où se faisait le négoce, d’où l’appellation officinalis. En phytothérapie, on utilise surtout les pétales, nommés ligules dans ce cas, récoltés à complet épanouissement estival. Processus de séchage indiqué par Claudia. Pensez aux infusions de souci en cas d’inflammation des muqueuses. Ainsi qu’au baume maison, facile à fabriquer, pour accélérer la cicatrisation des blessures et éviter une infection.

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Ci-dessus :  SUREAU NOIR / SAMBUCUS NIGRA. Fleurs et fruits du sureau noir participaient dans le passé à la bonne santé des habitants des campagnes où l’arbuste poussait à foison à peu près partout et dans les haies en particulier. Avant de récolter, visionner le petit film YouTube grâce au lien en bas d’article. Pour les qualités générales du sureau noir bienfaiteur, les six pages que Claudia Ritter lui consacre ne laissent aucun doute : super plante !

Ci-dessous : THYM / THYMUS VULGARIS. En soin comme en cuisine, on utilise la plante fleurie. On la récolte pendant les vacances en Provence et les contrées du Sud où la terre est plutôt sèche et ensoleillée. Plus au Nord, il faut lui réserver un carré au jardin à l’écart des autres cultures qui gêneraient sa croissance. Plante médicinale de première nécessité nommée l’antibiotique du pauvre, si efficace dans les maux de gorge et la toux rauque. Son action sur les voies respiratoires en fait bien un allié pour les attaques virales en général.

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http://www.editions-ulmer.fr/editions-ulmer/la-force-des-plantes-contre-les-virus-prevenir-et-traiter-les-infections-renforcer-les-defenses-immunitaires-777-cl.htm
En librairie à partir du 4 mars 2021   14,95 euros 

https://www.youtube.com/watch?v=opK916rBGyY  :  Voir ce film pour éviter confusion entre sureau noir et sureau yèble toxique.